Je m’appelle Alain et je suis en charge des paies pour les filiales LVD Energie, LVD Environnement, l’Association La Varappe et Optima, ce qui représente près de 300 personnes.
Concrètement j’élabore les fiches de paye, je m’occupe du suivi administratif des salariés, des arrêts maladie, des attestations Pôle Emploi, du suivi des URSSAF et des retraites prévoyance, de la gestion comptable etc… Tout ça fait partie de mon métier. J’ai choisi ça parce que j’aime bien faire les payes, j’aime tout ce qui touche à la logique, aux mathématiques et au calcul mental.
Alors à la base j’étais ajusteur mécanicien, mais c’est un métier qui ne me plaisait pas. Après ça, j’ai fait le métier de chauffeur livreur mais suite à un accident de travail j’ai été empêché de continuer. J’ai eu droit à un licenciement pour inaptitude à l’emploi ce qui m’a donc mené vers une reconversion professionnelle.
J’ai d’abord effectué un stage d’orientation, pour les personnes handicapées, avec beaucoup de test psychotechniques. Pour l’anecdote, on nous montrait une vidéo avec un arrêt de bus en nous demandant ce qu’on avait remarqué. Moi je comptais les voitures ! C’était l’époque des 4L, des Mercedes… Et les autres regardaient le feuillage. Ils sont donc partis aux espaces verts !
Après ça, je suis allé dans un centre de formation pour être aide comptable niveau CAP/ BEP et ça m’a beaucoup plus ! J’ai poursuivi dans cette voie afin de devenir comptable en entreprise dans une structure sur Marseille avec un niveau de Bac Pro.
J’ai intégré la Varappe en 1994, il y a donc 28 ans maintenant. Je suis allé à la mairie d’Aubagne, en expliquant mes difficultés. On m’a demandé si je souhaitais travailler à la mairie mais je ne voulais pas. Moi ce que je voulais c’était un coup de pouce, qu’on m’aide à trouver un emploi dans un métier qui me plait. On m’a aiguillé et conseillé pour que je consolide mon expérience et que je passe un diplôme de comptable puis je suis retourné les voir et c’est là que l’on m’a proposé d’intégrer l’Association La Varappe.
Ce qui m’a plu, en dehors de la fonction que j’occupais, c’était le volet social, le fait de s’occuper des gens loin de l’emploi. Le but chez la Varappe c’est que les gens partent. C’est de l’insertion qui passe par la formation et par l’emploi. Quand je vois que le gars part en formation ou trouve un emploi après être passé chez nous, ça me fait plaisir. Alors que si j’étais dans une autre entreprise au contraire je ferais du licenciement. Faire des papiers de licenciement d’un permanent ça ne fait pas plaisir, au contraire. Je préfère faire des comptes pour envoyer les gens en formation que des soldes tous comptes pour des licenciements.
Ce travail m’a réellement épanoui parce qu’à la base j’étais quelqu’un de très timide, je le suis toujours mais moins. Il y a 30 ans j’aurais jamais accepté de me livrer de cette manière. Je suis content d’avoir apporté ma pierre à l’édifice de la structure actuelle quoi. J’en suis très fier.
D’ailleurs, il n’y a pas que moi qui ai changé en 30 ans ! Niveau salarié on est passé de 28 quand je suis arrivé à je ne sais pas combien aujourd’hui… Au moins 3000 je ne sais pas ! Avant on n’était qu’à Aubagne, maintenant nous sommes présents dans toute la France.
On retrouve aussi du changement au niveau de mon métier. Quand la Varappe a commencé à grossir mon poste a évolué aussi parce qu’au début il n’y avait que La Varappe, après il y a eu de nombreuses autres structures comme LVD Environnement, LVD Energie ou Eureka… Il y a aussi les outils qui ont changé. Avant on faisait tout à la main, maintenant tout est dématérialisé. Aussi, je ne suis plus tout seul, j’étais le comptable unique de la Varappe, maintenant c’est fini, il y a une équipe dans le service.
Voir cette évolution au sein de la structure, ça m’a donné envie de la voir évoluer encore plus parce qu’il y a 28 ans, avec le statut initial d’association, on imaginait pas la suite de cette manière. Si vous voulez, La Varappe c’est le reflet de la France. Les problèmes du gouvernement Français c’est les problèmes de La Varappe. Et à tout problème sa solution, il y a toujours des solutions à trouver, à apporter. Laurent LAIK a permis de surmonter tout ça. Parce qu’il y a 28 ans, jamais personne n’aurait pensé que la Varappe serait là où elle est aujourd’hui, un grand groupe.
Au démarrage il n’y avait pas grand chose de mis en place concernant l’insertion en France. La Varappe a été l’une des premières structures à proposer quelque chose en ce sens. En tout cas dans la région. C’était vraiment quelque chose d’innovant à l’époque et d‘après moi, dans 30 ans, La Varappe fera toujours de l’insertion. Elle sera dans le conseil pour apprendre à vivre ensemble. L’inclusion sociale pour moi c’est ça… Je pense que ce sera un modèle français, un modèle pour les autres entreprises. L’insertion va occuper une grande place dans les années à venir, en tout cas je l’espère. Les choses ont changé, les gens ont changé, on n’est plus dans la même dynamique.
Vous savez, en presque 30 ans chez La Varappe, j’ai vu beaucoup de parcours positifs. Celui qui me marque le plus c’est celui d’une personne que j’ai vu changer, relever des défis personnels (faire la course des sables) et professionnels (devenir chef d’équipe) chez La Varappe puis dans une autre entreprise ailleurs. C’est ça le sens de La Varappe, redonner de la motivation et une passerelle pour se reconstruire à tout niveau. C’est aussi ça qui fait que je resterai à La Varappe jusqu’à ma retraite !